Femmes sur scène















Pour une première fois et en tant que total néophyte c’était très cool !
Charles II a par la suite interdit aux hommes de jouer des rôles de femmes (pauvre Kynaston ^^’). Même s’il a enfin autorisé les femmes à jouer sur scène c’est dommage qu’il ait interdit aux hommes de jouer des femmes. Les femmes inversement auraient pu jouer des rôles d’hommes ! En gros peu importe le genre on joue qui on veut. Enfin bon c’est sûrement trop demander, surtout à l’époque ^^’
Tous les acteurs jouaient vraiment bien, c’est vraiment une expérience à part !
Auteur.ices : Agnès Boury, Vincent Heden, Stéphane Cottin
Artistes : Patrick Chayriguès, Stéphane Cottin, Emma Gamet, Vincent Heden, Sophie Tellier, Patrick Zard’
Metteur en scène : Stéphane Cottin
Jusqu’au 16 mars au Théâtre des Gémeaux parisiens !
Post PAS sponso !
3 Mar. 2025
Merci pour la découverte, elle a l’air trop bien, cette pièce ! Je vais garder l’œil ouvert pour un éventuel passage en Province (Toulouse, c’est un peu loin ^^).
Dans la même veine, il existe des troupes exclusivement féminine au Japon. Je crois que historiquement c’est parce qu’il était interdit que des actrices partagent la scène avec des acteurs (mélanger hommes et femmes sur scène/dans les coulisses, quel scandale), du coup la tradition de troupes de théâtre exclusivement féminine est restée.
C’est probablement aussi et surtout dû au fait que le théâtre Kabuki et dans une moindre mesure, le théâtre Nô sont encore aujourd’hui exclusivement masculins – les Shoguns ont fait interdire aux femmes de monter sur scène, il y a des siècles, alors même que le genre du Kabuki aurait été apparemment inventé par une femme du nom d’Izumo no Okuni. On a envisagé de réformer ça au 19è siècle, et puis finalement rien.
L’argument d’origine était purement machiste : les femmes seraient trop faibles pour porter ces costumes très lourds et n’auraient pas assez de voix. Aujourd’hui, l’argument principal (comme avec Kynaston) est que c’est un art de jouer une femme quand on est un homme, et qu’on perdrait cette nécessité de technique si on faisait jouer les femmes par des femmes. En d’autres termes, « Un homme qui joue bien une femme c’est une prouesse, mais si on est déjà une femme c’est trop facile, aucun intérêt ». Bizarrement, quand on demande « et si on faisait jouer des personnages masculins par des femmes alors ? Ça enrichirait encore l’exigence de performance technique », y’a plus personne pour répondre…
Les troupes de théâtre féminines se seront créées en réponse, mais dans d’autres registres théâtraux car on n’aurait pas permis qu’elles viennent s’insérer.
Ce n’est d’ailleurs pas spécifique au Japon et à l’Angleterre du XVIIè. Déjà en grèce antique, les personnages féminins étaient joués par des acteurs masculins.
Yatuu si le sujet t’intéresse, la pièce de théâtre « La fausse suivante » de Marivaux (1720-quelque chose) joue là-dessus : il y a une héroïne féminine qui doit se déguiser en homme pour déjouer les machinations d’un manipulateur. Ça a beau avoir été écrit au XVIIIè siècle, la pièce était étonnamment progressiste pour l’époque et les mises en scènes modernes permettent de jouer encore plus là-dessus ; je crois me souvenir que ça parle un peu de double standard, et je me rappelle en avoir vu une représentation que j’avais beaucoup aimée !
Par ailleurs en théâtre indépendant, cela se fait de plus en plus de ne pas se soucier du genre des comédien•ne•s, de la même manière qu’on se préoccupe extrêmement peu de l’origine ethnique. La très, très grosse différence entre théâtre et cinéma, c’est qu’au cinéma on se soucie que ce soit « réaliste » et « vraisemblable », il ne faut pas que ça « fasse faux » alors qu’au théâtre on s’en fout complètement : les décors, les costumes, les accessoires peuvent être pas crédibles, ou anachroniques, ou même inexistants et simplement imaginés, c’est pas grave car ça n’est pas ça qui compte !
Le film Shakespeare in Love évoque la tradition anglaise avant 1661 (le début du règne de Charles II) de faire jouer par des enfants ou des adolescents (qui n’avaient pas encore mué) des rôles de femmes. Dans le film, Gwyneth Paltrow se travestit en garçon pour pouvoir jouer la comédie.